La guérison, un dû?

Question:

Je suis chrétien, issu du monde charismatique, et je me suis toujours posé cette question: Lorsque Jésus est mort sur la croix, a-t-il aussi pourvu à l’expiation de nos maladies? Il est écrit dans Esaïe 53 que par ses meurtrissures nous sommes guéris.
«Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris». Esaïe 53.6
Guéris spirituellement ou physiquement ?
Si Jésus a pourvu à notre guérison à la croix pourquoi la maladie frappe-t-elle encore des chrétiens aujourd’hui et que certains ne sont pas guéris ?

Réponse:

La question de la maladie et de la souffrance est très importante et très délicate. Si nous examinons les données bibliques, nous voyons qu’il n’y a pas de lien entre l’expiation et la maladie. Il n’est jamais dit que Jésus a fait l’expiation de nos maladies, mais «seulement» de nos péchés (voir Hé 2.17; 9.28; 1 P 2.24; 3.18; 1 Jn 2.2; 4.10). Christ a été fait «péché» (2 Co 5.17) et non «maladie» pour que nous soyons sauvés.

Le texte de Matthieu 8.16-17 cite Esaïe 53.4.
«Le soir, on amena auprès de Jésus plusieurs démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole, et il guérit tous les malades, afin que s’accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète: il a pris nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies».
Mt 8.16-17

Il faut relever que Esaïe 53 traite du péché (versets 5,6,8, 10-12) et c’est pour le pardon de nos péchés que Jésus est venu (1 Jn 3.5).

Dans le contexte de Matthieu 8, nous voyons que Jésus a réalisé un grand nombre de guérisons qui sont des signes. Un signe est un miracle qui a une portée plus grande que le miracle lui-même. Les miracles de Jésus étaient magnifiques et Jésus a soulagé la souffrance de beaucoup de personnes. Mais ces miracles sont des signes parce qu’ils prouvent que Jésus était bien le Messie attendu, ainsi qu’il l’a fait dire à Jean-Baptiste (Mt 11.1-6 où Jésus montre que son identité découle des miracles réalisés). Jésus annonce, par anticipation, sa victoire sur le mal.

Il existe pourtant un lien entre l’œuvre de Jésus et la guérison, ce qui permet de mieux saisir le texte de Matthieu 8. Par son sacrifice, Jésus accorde à tous ceux qui le suivent le pardon et la vie éternelle. Les croyants recevront un nouveau corps pour l’éternité (1 Co 15.42-44), et ce corps sera alors incorruptible (1 Co 15.53-54).
Alors nous ne serons plus soumis à la maladie, à la faiblesse, à la mort.
En attendant, nous devons vivre avec un corps qui se dégrade, même en tant que chrétien (2 Co 4.16-18; voir aussi Ga 4.13-14; 2 Co 12.7-10; Ph 2.27; 1 Ti 5.23; 2 Ti 4.20)1

Des guérisons miraculeuses sont bien sûr encore possibles aujourd’hui, par la seule puissance de Dieu qui agit souverainement, comme il le veut.
Toutefois, il n’y a aucune garantie de guérison pour cette vie et ce corps… et heureusement il y a aussi la certitude que la victoire de Christ se manifestera pleinement lorsque tout mal aura disparu et que nous serons dans sa présence pour l’éternité, délivrés de toute maladie, de tout mal, du péché et de la mort. C’est notre espérance !


2 Corinthiens 4.16-18: C’est pourquoi, nous ne perdons pas courage. Et même si l’homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour.

Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous ne regardons non point aux choses visibles mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternels.

Galates 4.13-14: Vous savez que ce fut à cause d’une infirmité de la chair que je vous ai annoncé pour la première fois l’Evangile. Et mis à l’épreuve par ma chair,
vous n’avez témoigné ni mépris ni dégoût; vous m’avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ.

2 Corinthiens 12.7-10: Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir.

Philippiens 2.27: Il a été malade, en effet, et tout près de la mort; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’aie pas tristesse sur tristesse.

1 Timothée 5.23: Ne continue pas à ne boire que de l’eau; mais fais usage d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions.

2 Timothée 4.20: Eraste est resté à Corinthe, et j’ai laissé Trophime malade à Milet.

Olivier Charvin

Cellule COM AJCAN

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